Historique – Berry (sociétés et famille)
ACM est une société anonyme fondée au XIXe siècle sous le nom d’Ateliers Lucas
D’origine modeste, François Berry (1878-1956) obtient un diplôme d’ingénieur des Arts et métiers à Aix-en-Provence puis monte dans le Nord pour devenir ingénieur-en-chef des mines d’Anzin. Après la catastrophe de Courrières en 1906, il s’installe comme ingénieur-constructeur de matériels de mines : ceux qui assurent la sécurité de l’aérage du front de taille (ventilateurs), puis l’évacuation du charbon (locotracteurs remplaçant les chevaux) et ensuite son tri (séparateurs densimétriques du charbon) encore exécuté, à l’époque, à la main par des femmes qui finissent par contracter la silicose. Il crée ainsi en 1912 les établissements Berry à la place d’ateliers fondés au siècle précédent par la firme Thomas Jesupret. Le siège social de la société se trouve au 92 rue Bonte Pollet à Lille.
Le siège social de la société est à Dieppe, rue Charles Bloud, et les bureaux se trouvent à Nantes au 17 rue Jean-Jacques Rousseau. C’est en 1912 que la société devient société anonyme des « Ateliers et chantiers de la Manche ». Cette dernière a pour activité la mécanique générale et la chaudronnerie.
La société anonyme des anciens établissements Berry délègue aux ACM une partie de la fabrication des ventilateurs avant d’en prendre le contrôle en 1926. En 1929, François Berry prend le poste de la direction générale avec le titre d’administrateur délégué. Il confie la direction des ACM à Paul Berry. Cette période est marquée par une certaine modernisation des ACM dans la construction navale et les chalutiers.
Dans les années 1960, la « Gullick Limited » (GB) transmet aux ACM une licence d’exploitation pour le matériel de mine. Ce qui permet à l’entreprise d’adapter ses moyens de construction et de se faire une place dans la vente des mines françaises en enregistrant de plus en plus de commandes. Dans le but de se développer davantage, sous le nom d’Ateliers réparation de la Manche, les ACM prennent le contrôle des anciens Ateliers de réparation CORUE & Cie. En 1973, la société Berry cède les ateliers Creutzwald aux ACM.
La convention est passée en 1970 avec un contrat de location et de gérance. En 1988, est créé Manche Industrie Marine sur le site des anciens ACM
Le » Coriolis » est lancé à Dieppe
Dieppe, 31 octobre. – Pour la première fois le navire océanographique Coriolis a pris contact avec la mer jeudi à 10 h33. La cérémonie du lancement était présidée par le ministre d’État chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales, et de nombreuses personnalités étrangères rassemblées à Paris pour la réunion de la commission océanographique intergouvernementale qui se tient actuellement à l’Unesco assistaient également au lancement.
Construit à Dieppe par les Ateliers et Chantiers de la Manche, le Coriolis appartient à la délégation générale à la recherche scientifique, qui a fourni les 3,2 millions (francs 1963) nécessaires ; un sixième de cette somme a été consacré à l’équipement scientifique du navire. Il sera géré et exploité par l’Office de la recherche scientifique et technique d’outremer. Le Coriolis est destiné à la recherche dans le Pacifique sud, spécialement aux travaux sur le « cycle alimentaire » (milieu, algues, zooplancton, poissons prédateurs). Cette zone du Pacifique renferme en effet, avec les thons, une des plus importantes réserves de protéines du monde. Le navire aura Nouméa comme port de base. Avant de s’y rendre, en juillet 1964, il effectuera quelques croisières dans les eaux européennes.
Long de 37,60 mètres et large de 8 mètres, le Coriolis jauge 340 tonneaux. Il est mû par deux moteurs Diesel qui ont chacun une puissance de 350 CV. Sa vitesse de croisière est de 10 nœuds te son rayon d’action est d’environ 7 000 milles marins (soit plus de 12 000 kilomètres). Il est monté par un équipage de dix-sept ou dix-huit hommes.
Photo 1 : Publicité Berry (Collection: Patrick Etiévant)
Photos 2 :Le locotracteur Berry type 3728 en 1977 au puits Saint Louis à Messeix (Photo: Patrick Etiévant)
Photos 3 : Mise à l’eau ‘Coriolis’ le 31 Octobre 1963 à Dieppe
Photo 4 : Le ‘Coriolis’ au cours de sa croisière d’essai